Programme
« Vers des plateformes numériques européennes de taille internationale ? »
Né dans les années quatre-vingt-dix, le concept d’autoroutes de l’information est devenu une réalité pour la France avec le déploiement des réseaux THD fixes et mobiles sur l’ensemble du territoire. Notre pays et notre continent ont ainsi fourni des efforts considérables pour déployer le très haut débit avec la promesse que ces investissements seraient des atouts essentiels pour la prospérité économique, l’indépendance industrielle et la cohésion sociale. A l’heure où cet immense chantier est sur le point de s’achever, il est important de s’assurer que ces promesses pourront être tenues et que ces infrastructures pourront bénéficier à la France, aux Français ainsi qu’aux prochaines générations d’entreprises européennes. En effet, et pendant que nous nous affairions à construire ces autoroutes, d’autres entreprises (qu’elles soient américaines ou asiatiques) se sont appliquées avec succès à développer de nouveaux usages et de nouveaux services qui fédèrent aujourd’hui plusieurs milliards d’utilisateurs. Et il est frappant de constater que parmi les entreprises qui ont su innover pour construire ces nouveaux empires technologiques, aucune n’est française, ni même européenne…
Ainsi, et au-delà du Plan France Très Haut Débit, il convient dorénavant d’envisager, et c’est devenu un impératif, les mesures qui seront destinées à soutenir le développement de nouveaux services en accord avec les principes et les valeurs des Européens. Des services qui pourront constituer un avantage concurrentiel décisif pour les technologies européennes et, surtout, garantir notre souveraineté.
C’est dans ce contexte qu’a été lancé, dans le cadre de la PFUE, un « Projet Important d’Intérêt Européen Commun » (PIIEC) muni d’un budget de 7 milliards d’euros destiné à « soutenir les innovations en matière d’hébergement en ligne des données » ainsi qu’une initiative destinée à trouver « des alternatives à certains outils et services des géants du numérique ».
Au-delà des déclarations et projets politiques, quelles sont les conditions technologiques et industrielles de ce rebond ? Quelles filières stratégiques conviendra-t-il d’aider à se développer ? Comment ? Depuis la santé connectée jusqu’aux technologies de la maîtrise de l’énergie et du contrôle environnemental, des transports ou encore des paiements …, comment stimuler (enfin) le développement de filières stratégiques pour la France et l’Europe ? La prise de conscience des lacunes européennes en matière de souveraineté numérique amplifiée par la guerre en Ukraine sera-t-elle le déclencheur d’une véritable politique numérique commune ou, au contraire, renforcera-t-elle notre dépendance vis-à-vis des Etats-Unis ?
Ce petit-déjeuner des Assises de la Souveraineté Numérique sera l’occasion de faire le point sur ces questions à un moment crucial pour la France et l’Europe. Il permettra aussi de débattre des solutions qui devront être mises en œuvre par les pouvoirs publics ainsi que par les acteurs technologiques français et européens.
Présidente de séance pressentie et puissance invitante :
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Catherine MORIN-DESAILLY, sénatrice de la Seine-Maritime
Intervenants :
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Bernard BENHAMOU, secrétaire général de l’Institut de la Souveraineté Numérique (ISN)
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Pierre-Gaël CHANTEREAU, président de Nokia France
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Laure de LA RAUDIERE, présidente de l’Arcep
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Yann LECHELLE, directeur général de Scaleway
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Christian POYAU co-président de la Commission mutations technologiques et impacts sociétaux du Medef, PDG de Micropole
Animation :
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Jacques MARCEAU, président d’Aromates, membre du conseil scientifique de la Fondation Concorde, co-fondateur des Assises de la Souveraineté Numérique